Mingus

WABERER Keto von

Mi-homme, mi-lion, Mingus a grandi loin de Megacity assujettie à un Präsi dictatorial, clôné. La faune sauvage n’est plus qu’un vague souvenir, les animaux domestiques, source d’allergies, ont été éliminés. Dans la ville haute, les Aristos ont la vie belle, servis par des robots sophistiqués. La ville basse est livrée à la crasse, à la misère,aux maladies. À l’extérieur, survivent les rescapés des sectes : femmes guerrières, vieux misogynes illuminés, défenseurs des animaux. L’arrivée de Mingus, à la mort du généticien qui l’a conçu, et du « petit frère » découvert dans le laboratoire, déchaîne les passions.Surhomme ou messie, Mingus séduit par sa beauté et sa naïveté dont son langage témoigne. Uchronie, fable sociale, science-fiction ? Chimères et science cohabitent dans un roman choral qui avance vite, au rythme de chapitres et de phrases courtes, de trop d’intervenants, trop de pistes, sans issue. La génétique apparaît plutôt comme un tour de magie salué par tous dans ce qui est bien un conte : les protagonistes se retirent loin d’un monde plus ou moins apaisé. Mingus et « Petit frère », qui s’avère une jeune Aristo, vivront heureux, quant à avoir des enfants, on peut en douter. Un conte moderne qui s’éparpille et refuse de conclure. Déroutant pour les uns, enchanteur pour les autres. (R.F. et E.-E.H.)