Mère disparue

OATES Joyce Carol

Nikki, la narratrice, trentenaire déjantée, maîtresse d’un homme marié, encourt souvent les reproches de sa mère Gwen qui rêve pour elle d’une vie convenable, à l’image de sa soeur aînée Clare, apparemment heureuse avec son mari et ses deux enfants. L’assassinat sauvage de Gwen change les relations entre les soeurs. Elles s’effondrent. Le mariage de Clare part à la dérive. Nikki, à qui un inspecteur de police porte une attention insistante, se sent désemparée et en manque d’affection. Elle découvre progressivement la personnalité mais aussi les secrets de jeunesse de sa mère dont le souvenir est évoqué avec tendresse.

 

Comme dans Les Chutes (Livre du Mois, NB novembre 2005), Joyce Carol Oates décrit avec subtilité les relations complexes au sein d’une famille à la vie bouleversée. S’y ajoute ici une observation fine des contraintes de la société américaine. Une écriture tour à tour limpide ou rapide se fait l’interprète fidèle des sentiments qui habitent les protagonistes : amour, souffrance, désarroi, attentes, tandis que le passé émerge par vagues successives. Un roman très attachant.