Derrière les portes closes

SANTOS Care

Barcelone, début du XXe siècle. La très riche famille Lax vit dans une grande maison moderne remplie de domestiques. Rodolfo, promoteur visionnaire, a fait un mariage d’amour avec Maria del Roser, généreuse et fascinée par les idées nouvelles. Une nourrice élève les enfants. Amadeo est son préféré : futur débauché pourtant – voire pervers – mais surtout peintre très doué qui deviendra célèbre. 2010 : sa petite-fille Violeta, universitaire spécialiste de sa peinture, veut élucider le passé. Une porte soudain mise à jour derrière une fresque précipite découvertes, hypothèses et surprises… Care Santos (Le plus bel endroit du monde est ici, NB décembre 2010) déroule son roman sur le siècle qui a vu se transformer Barcelone. Dans cette saga où évoluent aussi des personnages réels, s’intercalent périodes et voix narratives : mails, coupures de presse, descriptifs de tableaux, inventaires… qui interrompent et rythment le récit au risque, parfois, de perdre un peu le lecteur dans un tourbillon de personnages (tous cependant récapitulés en fin d’ouvrage) et d’époques. Mais on se laisse vraiment happer par cet ambitieux roman, tant pour la psychologie fouillée et les révélations progressives que pour la plongée dans une ville séduisante. Complexe et, malgré l’écriture un peu conventionnelle, très réussi !