Manquent à l’appel

SCIANNA Giorgio

Partis officiellement en vacances en Grèce, quatre lycéens italiens de terminale ne sont pas revenus pour la rentrée scolaire. Aucune trace d’eux. Le ministère des Affaires étrangères ouvre une enquête internationale, en liaison étroite avec les parents. Or, une touriste française a vu les garçons en Turquie en juillet. Les semaines passent. Soudain Lorenzo, qui boite et en souffre, réapparaît, seul et totalement mutique, au grand désespoir des familles. Il ne se résigne à parler qu’après la mort, à Damas, de Roberto, son meilleur ami, abattu en pleine rue. L’avant-veille de Noël, il fugue à nouveau.  Beaucoup de jeunes Européens non musulmans sont tentés par le djihad sans que leur entourage perçoive le moindre signe. Ils ont été approchés par des recruteurs sympathiques et convaincants, et, assez crédules, séduits par des vidéos remarquablement réalisées sans envisager vraiment la suite. C’est ce qu’illustre avec force ce roman prenant, bien mené, servi par une écriture concise et expressive. La psychologie des divers personnages est remarquablement exprimée, notamment par les dialogues ou les non-dits. Une lecture qui donne à réfléchir sur un phénomène de société préoccupant dont on ne parle peut-être pas assez, et avec des a priori. (P.S. et M.-C.A.)