L’île sous la Mer

ALLENDE Isabel

Saint-Domingue, années 1770. Le colon français Valmorain exploite une plantation de canne à sucre. Il achète une jeune mulâtresse, Zarité dite Tété, qu’il force à devenir sa maîtresse, même après son mariage. Son épouse lui donne un fils, Maurice, mais perd la raison. Tété dirige la maison et élève Maurice et sa propre fillette, qui s’adorent. Mais les esclaves révoltés ravagent l’île et Valmorain se réfugie en Louisiane où il refait sa vie. Si Zarité obtient enfin sa liberté, retrouve ses enfants et l’amour, bien d’autres drames l’attendent encore…

 

Isabel Allende mêle avec talent histoire, peinture sociale, aventure et suspense (Inès de mon âme, NB mars 2008). Le récit, simple, direct, alterne avec des passages où s’exprime Zarité, personnalité centrale du roman, discrète, résignée mais courageuse. L’entourage est croqué tout aussi subtilement. Domine d’abord le thème de l’insoumission, à l’origine de l’abolition de l’esclavage et de la première république des Noirs, puis, la description d’une société strictement hiérarchisée selon les nuances de la couleur de peau. Ce roman passionnant s’intègre dans un contexte de mutations qui affectent les rapports métropole-colonies au XVIIIe siècle, et les éclaire.