La polka des bâtards

WRIGHT Stephen

Liberty Fish naît en 1844 dans l’état de New York. Sa mère est issue d’une famille de planteurs de Caroline, son père, de commerçants yankees. Un idéal de liberté et d’égalité anime ses parents et imprègne le garçon, tout comme le marque la blessure inguérissable de sa mère, abolitionniste, en rupture avec sa famille de tradition esclavagiste. Quand éclate la guerre de Sécession, Liberty s’engage dans l’armée du Nord et participe à des combats sanglants. Il déserte pour rencontrer sa famille maternelle, et fuit avec son grand-père, raciste jusqu’à la folie. Étape nécessaire pour pouvoir apurer son lourd héritage.

 

Le troisième roman de Stephen Wright est bien construit, envoûtant, quasi hallucinatoire. Le passé n’est dévoilé que par touches successives, au fur et à mesure que Liberty, curieux et indépendant, prend conscience de ce qui l’entoure. Au centre, la guerre de Sécession est appréhendée à travers l’histoire d’une famille ayant un pied dans chaque camp. Un beau sujet – « les idées sont des armes » –, servi par une langue presque trop riche qui véhicule l’émotion, fait vivre des personnages attachants, abominables ou pitoyables. Tableau contrasté d’une Amérique née de La polka des bâtards et des métis, dont le présent garde des cicatrices.