L’histoire très ordinaire de Rachel Dupree

WEISGARBER Ann

Le premier roman d’Ann Weisgarber se situe à la fin du XIXe et au début du XXe siècles. La narratrice, Rachel, raconte. Cuisinière dans une pension de famille de Chicago tenue par une Noire comme elle, elle épouse Isaac, le fils de la patronne. Une loi garantissant des terrains à tout citoyen, Isaac, un « Buffalo » (appartenant à une division constituée de soldats noirs), se lance dans l’aventure et entraîne Rachel dans les Badlands du Dakota du Sud. Sur place, le couple découvre une terre désertique et hostile. Le mari, orgueilleux, aspire à faire autant que les Blancs, Rachel s’épuise. Enceinte pour la cinquième fois, elle voit les vivres s’amenuiser, les pluies tarder. Isaac décide alors d’aller travailler à la mine voisine, la laissant au ranch. Comment vont grandir leurs enfants dans cette solitude ?

 

En filigrane, le racisme, la lutte contre l’esclavagisme, les préjugés contre les Indiens. La misère des fermiers. Si le rôle de la femme n’est encore que de soumission, le portrait de Rachel qui mène avec énergie et tendresse une famille en devenir est attachant. Une « histoire très ordinaire » à l’écriture conventionnelle mais évocatrice.