Les Porteurs d’eau

RAHIMI Atiq

Le deux mars 2001, Tom, quarante-cinq ans, cadre commercial, exilĂ© afghan Ă  Paris depuis plus de vingt ans, part le matin pour Amsterdam retrouver sa jeune maĂźtresse, abandonnant femme et enfant. Ce mĂȘme jour, Yusef, misĂ©rable porteur d’eau depuis l’enfance Ă  Kaboul, dĂ©couvre qu’il Ă©prouve un sentiment troublant pour sa belle-soeur, confiĂ©e par son frĂšre dont il est sans nouvelle. Assaillis par une foule de pensĂ©es diverses et contradictoires, les deux hommes veulent changer de destin.  Le choix du jour, celui de la destruction des Bouddhas gĂ©ants de BĂąmiyĂąn par les talibans n’est pas un hasard. Entre rĂ©cit rĂ©aliste et conte oriental, Atiq Rahimi (La ballade du calame, NB dĂ©cembre 2015), Ă©crivain français venu d’Afghanistan, fait alterner les histoires de ses deux hĂ©ros, ramassĂ©es sur cette seule journĂ©e. Et quand la nuit tombe, tout est accompli, Ă  la vie, Ă  la mort. L’auteur traite avec profondeur des souffrances du dĂ©racinement, de la langue, de l’exil, de la libertĂ©, de l’amour. Il dĂ©crit Kaboul, glaciale et assĂ©chĂ©e, terrorisĂ©e par de la bĂȘtise et la cruautĂ© de fanatiques. Quelques rĂ©flexions intĂ©ressantes – sur la folie des hommes, sur les oeuvres d’art – un peu d’humour… mais trop de longueurs et surtout de bavardages affaiblissent le roman. Dommage ! (P.B. et M.Bo.)