Les murs bleus.

YTAK Cathy

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Paris, 2 Février 1969. Dans la froidure matinale, deux silhouettes marchent la main dans la main : Antoine, le déserteur, de retour après sept ans d’absence pour affronter son passé, et Loirinho, 5 ans,  fils de sa compagne Jerusa, petit Brésilien aveugle qui va subir une greffe de la cornée. Rejeté depuis longtemps par sa famille, ses amis, après une brève visite à sa femme pour régler les papiers du divorce, Antoine est hébergé chez Louis, comme lui ancien d’Algérie, comme lui traumatisé par ce qu’ils ont vu.

La conscience d’un honnête homme mise à mal par les horreurs de la guerre : le texte fort et émouvant incite à la réflexion. Dans un style sobre, une écriture pudique, c’est le récit d’une vie brisée. Antoine a quitté le contingent de réservistes et reste hanté, chaque nuit, par ce cauchemar de viol et de tuerie auquel il a assisté sans intervenir. L’enfant en retrouvant la vue lui ouvrira un peu la porte de l’oubli et de l’espoir, et c’est la main dans la main qu’ils reprendront l’avion pour Salvador.