Les jours de l’arc-en-ciel

SKÁRMETA Antonio

Chili, 1988. Santos, professeur de philosophie, est arrĂȘtĂ© en plein cours devant Nico, son Ă©lĂšve et son fils, qui trouve amour et rĂ©confort auprĂšs de Patricia, tous deux rĂ©voltĂ©s par le rĂ©gime totalitaire. AdriĂĄn, pĂšre de Patricia, le meilleur publicitaire du pays, est sans travail depuis le coup d’État. Mais Pinochet, aprĂšs quinze ans de dictature, veut asseoir sa lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique sur un rĂ©fĂ©rendum
 AdriĂĄn accepte de concevoir la campagne publicitaire du « non » prĂŽnĂ© par les seize partis de l’opposition. Un spot de quinze minutes par jour pendant un mois vendront l’Ă©thique et la joie comme des produits de consommation et vaincront l’apathie du peuple. Mais il doute de ses capacitĂ©s
 Antonio SkĂĄrmeta (La Fille et le trombone, NB mai 2004) est fidĂšle Ă  ses thĂšmes de prĂ©dilection : dĂ©noncer le rĂ©gime totalitaire, travesti cette fois dans l’inanitĂ© des programmes tĂ©lĂ©visuels, qui conditionne une population rĂ©signĂ©e ou dĂ©sespĂ©rĂ©e. Dans un chapitre sur deux la narration est assurĂ©e par Nico, enfant bien Ă©levĂ© tout en retenue. Ce roman a inspirĂ© le film « No » beaucoup plus nerveux, tendu, rempli de cette joie qui anime la campagne publicitaire et que l’on sent bien peu dans ce livre, trop sage pour son sujet.