Les confessions d’un anarchiste

Un anarchiste français, rescapé de la Commune, s’est réfugié en Iran où il a gagné l’amitié d’un prince. À Téhéran, il est témoin de la première révolution qui aboutit à une monarchie parlementaire. Mais le shah meurt bientôt et son successeur revient à l’absolutisme. À l’été 1908, la ville de Tabriz résiste et le prince y emmène son ami français.  Écrit à la première personne, présenté comme le journal qu’aurait tenu un narrateur fictif, ce livre est essentiellement consacré à la résistance acharnée et réelle des rebelles constitutionnalistes de Tabriz que Parisa Reza (Le parfum de l’innocence, NB juin 2017) fait vivre en détail. Les problèmes que pose le Coran, à la fois religion et mode de vie, attisent les conflits tout en suscitant l’héroïsme. L’opposition entre les loyalistes et les révoltés coupe la ville en deux alors que les menaces d’interventions extérieures sont constantes et parfois bien réelles dans une région où de nombreuses ethnies sont implantées. De plus, les intérêts des Anglais et des Russes pèsent lourdement. Les journées passent, bien souvent monotones, et les réflexions quelque peu désabusées du Français, comme les amours contrariées du prince, ne suffisent pas à faire adhérer à un récit qui manque trop de piquant.  (J.M. et Maje)