Les calendriers

COTTARD Robert

À Gonneville-la-Mallet (1500 habitants), en pays de Caux, Bob, le facteur, commence la distribution des calendriers le 20 novembre, comme toujours. Redoutant particuliĂšrement les chiens agressifs et mĂȘme une truie trĂšs combative, il avance prudemment dans les cours boueuses jusqu’à la cuisine embuĂ©e et encombrĂ©e oĂč se fait le choix cornĂ©lien du calendrier. Souvent invitĂ© Ă  boire un verre, il lui arrive d’ĂȘtre un peu Ă©mĂ©chĂ© le soir. Chez certains, Ă  qui il apporte le pain, il dĂ©jeune ; on Ă©voque le cĂ©lĂšbre grand-pĂšre de Bob ou les potins du moment. En pĂ©riode de chasse, il y a quelquefois, dans la boĂźte aux lettres, un lapin pour le facteur ou le bouquet de persil qui invite Ă  entrer. Il y a les radins, les gĂ©nĂ©reux… Dans un rĂ©cit aussi prĂ©cis et vivant qu’une bande dessinĂ©e, Robert Cottard, facteur jusqu’en 2000, Ă©grĂšne d’amusants et de touchants souvenirs de tournĂ©es avec beaucoup de verve, en Ă©voquant un passĂ© proche qui paraĂźt pourtant bien lointain aujourd’hui. (C.-M.M. et F.L.)