Beaumarchais : un aventurier de la liberté

ORSENNA Erik

C’est le siècle des Lumières qui voit naître, en 1732, le jeune Caron, futur Beaumarchais, dans une famille chaleureuse. Destiné à l’horlogerie paternelle, il y connaît un premier succès qu’il doit défendre contre le plagiat, mais son ambition le porte à d’autres profits plus juteux dans le sillon d’hommes riches et influents. Il devient émissaire secret en Espagne et en Angleterre, connaît réussites et revers, rebondit, tout en taquinant la plume qui fera sa gloire.  Qui mieux qu’Erik Orsenna (L’origine de nos amours, NB juillet-août 2016) peut parler de Beaumarchais ? Certes, les doctes universitaires dont il cite les ouvrages dûment renseignés. Mais la joyeuse connivence qui lie ces deux impertinents, épris de liberté, recrée, pour la plus grande joie du lecteur, un Beaumarchais terriblement présent, vivant et drôle. On s’amuse avec lui de cet incroyable parcours semé d’aventures, de la peinture d’une société où tout va basculer, des piques savoureuses qui rapprochent nos gouvernants d’aujourd’hui et ceux de l’époque, le tout assaisonné de pertinents morceaux choisis du Barbier et de Figaro. Le côté philosophique est traité avec le même allant. C’est court, enlevé, séduisant, un délice de lecture.   (L.K. et E.B.)