Les ardents

WINN Alice

1914. Alors que la Première Guerre mondiale vient de commencer, deux jeunes Anglais poursuivent leur scolarité dans une prestigieuse public school. Le séduisant Sandy Ellworth, poète à la manière de Tennyson qu’il vénère, et le taciturne Henry Gaunt, fin connaisseur de Thucydide, se découvrent une forte attirance mutuelle qui les amène à se faire mobiliser. Séparément ou ensemble, en Flandre ou dans la Somme, ils vivent les atrocités de cette boucherie, rejoints par un bon nombre de leurs camarades.

C’est principalement sur des dialogues que la jeune scénariste américaine Alice Winn s’appuie pour mener avec habilité et succès ce premier roman de fureur et de passion. Ce faisant, elle donne non seulement vie aux sentiments de ses personnages, mais, à travers leurs échanges, restitue avec talent l’ambiance des lieux et faits que viennent étayer efficacement de courtes phrases descriptives, sobres et réalistes. Le roman s’ouvre sur la vie d’une public school avec ses codes et ses rituels, ses cercles d’initiés, ses amitiés particulières, mais le morceau de bravoure qui forme le principal du livre, est l’immersion impitoyable de ces jeunes dans les horreurs du front. Un livre épique dans son genre, non dénué d’humour, sans complaisance, fort bien construit et qu’on ne lâche pas. (L.K. et M.-N.P.)