Le syndrome d’Ulysse

GAMBOA Santiago

1990. Esteban, jeune Colombien, vient faire un doctorat de littĂ©rature Ă  Paris. Il a dans ses valises un gros roman dĂ©jĂ  Ă©crit et compte devenir un Ă©crivain connu. Pour l’instant sans grandes ressources, il vit dans une minable chambre de bonnes, donne des cours et fait la plonge dans un restaurant corĂ©en. Il croise de nombreux immigrĂ©s, latinos ou pas, qui racontent leur itinĂ©raire : un nord-CorĂ©en dont l’épouse est restĂ©e piĂ©gĂ©e dans leur pays, un guĂ©rillero Ă©nigmatique, une Colombienne avide d’expĂ©riences sexuelles, une prostituĂ©e roumaine qui frĂŽle la mort par overdose. Quelques Français aussi : un professeur de philo homosexuel, une jeune femme orthophoniste qui lui offre de partager sa vie… Esteban lui-mĂȘme vit un amour contrariĂ© tout en vivant de multiples expĂ©riences.  Ce foisonnement de personnages n’est pas sans rappeler Esteban le hĂ©ros (NB octobre 2003), avec la mĂȘme prĂ©sence de rĂ©fĂ©rences aux auteurs qu’il admire. Le syndrome d’Ulysse, ou mal de l’exil, dĂ©peint d’une plume alerte des situations parfois dramatiques, parfois plus lĂ©gĂšres, oĂč la dĂ©sespĂ©rance conduit Ă  une frĂ©nĂ©sie de sexe qui finit par lasser.