L’évasion

THIRLWELL Adam

Haffner, juif anglais, ex-banquier performant, soixante-dix-huit ans, se rend en Europe centrale pour récupérer une villa ayant appartenu à la famille de sa femme décédée, villa confisquée d’abord par les nazis puis par les communistes. À moins que cette « évasion » n’ait pour motif réel et récurrent de fuir sa propre vie ou de vérifier qu’il peut encore séduire, car il a toujours aimé les femmes et, dans son hôtel luxueux alpin, il en convoite deux simultanément. Mais l’inertie des autorités fait traîner son affaire de propriété et son petit-fils le rejoint soi-disant pour l’aider, en fait pour lui parler de ses amours incertaines…

 

Après Politique (NB février 2004), ce deuxième roman d’Adam Thirlwell est construit de manière originale. Si le récit du séjour d’Haffner suit un ordre chronologique, le présent est prétexte à souvenirs de toute une vie classés par thèmes. Prennent forme par petites touches le portrait distancié d’un vieux Don Juan, cynique, complexe, désarmant, et celui d’un jeune homme mal dans sa peau, fasciné par son grand-père. Un roman ironique qui pose des problèmes intéressants : qu’est ce que gâcher ou réussir sa vie,  rester n’est-il pas plus difficile que fuir ?