Le Silence de Perlmann

MERCIER Pascal

Philipp Perlmann, professeur de linguistique Ă  Francfort, rĂ©unit quelques collĂšgues Ă  GĂšnes autour du thĂšme : MĂ©moire et RĂ©cit. EmpĂȘchĂ©, le Russe Leskov envoie ses textes. Perlmann les traduit, dĂ©couvrant ainsi leurs affinitĂ©s philosophiques. DĂ©primĂ© depuis la mort de sa femme, incapable de crĂ©ativitĂ© et de communicabilitĂ©, il s’enfonce dans le silence. Cependant il doit conclure le sĂ©minaire : il joue sa carriĂšre professionnelle. L’idĂ©e du plagiat s’impose Ă  lui. Mais Leskov arrive. Une machination meurtriĂšre, voire suicidaire, dĂ©jouĂ©e par une succession de hasards et de rebondissements, laisse le professeur anĂ©anti. Il est amenĂ© Ă  repenser sa vie. Dissertations philosophiques et aventures policiĂšres s’entremĂȘlent dans ce roman dense, bien Ă©crit et divisĂ© en trois parties. L’auteur de LĂ©a (NB dĂ©cembre 2010), en une longue et Ă©lĂ©gante mise en scĂšne, souligne la confrontation difficile et enrichissante de ces rencontres internationales. La personnalitĂ© du hĂ©ros, son dĂ©tachement intĂ©rieur, son angoisse, son incapacitĂ© Ă  supporter le prĂ©sent sont analysĂ©s dans le moindre dĂ©tail et sans mĂ©nagement. Son silence n’est pas seulement un refuge, c’est une force nĂ©gative dont on ressent l’oppression. De nombreuses rĂ©fĂ©rences culturelles enrichissent le quotidien de ce cĂ©nacle universitaire savant, dĂ©crit avec humour.