A cappella

TELMISSANY May

Mahi est une jeune femme classique, mariĂ©e, banale et plutĂŽt ennuyeuse. Elle est subjuguĂ©e par AĂŻda, artiste fantasque, un peu folle mĂȘme, voleuse et menteuse, flanquĂ©e de deux maris, d’amants et d’amis virevoltants. Pour mieux la comprendre, Mahi se rapproche de ces hommes. Une chaude soirĂ©e d’Ă©tĂ© au bord de la mer, le brusque dĂ©cĂšs d’AĂŻda, la dĂ©couverte de lettres, d’un journal intime sont le douloureux rĂ©vĂ©lateur de sentiments jamais avouĂ©s. May Telmissany, Ă©gyptienne, professeur Ă  l’universitĂ© d’Ottawa, Ă©crit sur Le Caire des romans nostalgiques, mais celui-ci se rapproche du sombre Doniazade (NB dĂ©cembre 2000). Le monologue intĂ©rieur de Mahi, la narratrice, rĂ©vĂšle les sournoises relations d’attirance, de haine et de trahison, dans lesquelles chacune des deux amies se regarde avec les yeux de l’autre, cherchant en vain Ă  y trouver le reflet qui l’apaisera. Portrait incisif d’une femme dĂ©rangeante et double, autoportrait en miroir inversĂ©, introspection critique, thĂšme de l’amitiĂ© vĂ©nĂ©neuse : tout concourt Ă  susciter l’impression  de malaise.