Le si gentil monsieur Henry.

BERNOS Clotilde

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Maman lui répète qu’elle a bien de la chance de prendre des cours de chant avec le si gentil Monsieur Henry. Mais Camille, dix ans, n’est pas de cet avis. Dans l’appartement où il la reçoit, le piège se referme mercredi après mercredi : mains baladeuses, mots cauteleux émaillés de traits violents, déshabillages forcés, pantalon de l’homme qui s’ouvre. La petite fille n’ose rien dire, sûre qu’on ne la croira pas ou qu’on ne pourra plus l’aimer. Heureusement quelqu’un va deviner et son institutrice lui permet de tout raconter à travers un spectacle théâtral.

Les parents sont aveugles : ils n’imaginent pas que leur fille, enfermée dans sa logique d’enfant, est incapable de leur parler. L’étude psychologique est fine, bien menée. Ce roman court, saisissant, expose sobrement, pudiquement avec des mots justes, le drame du jeune, impuissant et « coeur cassé », face à un pervers.