Le Revenant

BENER Yiğit

Revenant d’un exil politique de dix ans, à la surprise de ses proches qui le croyaient mort, cet écrivain turc a du mal à retrouver ses marques dans sa ville. Il part alors commencer une nouvelle vie dans l’anonymat d’Istanbul et l’aborde avec l’oeil du « revenant » d’un autre monde, dont la vision serait différente de celle des autres. Il raconte sa vie passée, présente et à venir, ses anciens et nouveaux amis, son métier, ses rencontres. Le narrateur, c’est Yiğit Bener (Autres cauchemars, NB juin 2010), militant gauchiste d’avant le coup d’État militaire de 1980, écrivain et interprète. Cette espèce d’autobiographie se centre sur la défense de ses idées. Réaffirmant son engagement politique, il analyse le déroulement des quarante dernières années de la Turquie, particulièrement mouvementées, la modernisation de la société civile, son rapport avec la religion musulmane. Il lance parfois des « notes » sur des sujets variés, assez drôles. Cette auto-analyse comporte des longueurs, mais son style fluide et évocateur retient l’attention. (P.B. et D.C.)