La fille de la Corne d’Or.

SAÏD Kurban

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Asiadeh a fui la Turquie aprĂšs la RĂ©volution (1923). À Berlin, cette Ă©tudiante en philologie s’éprend d’Hassa, un Ă©minent laryngologue autrichien, et l’épouse. À Istanbul, elle avait Ă©tĂ© promise Ă  un prince, Abdul Kerim, Ă©migrĂ© aux États-Unis et devenu rĂ©alisateur de films. Par intĂ©rĂȘt, l’agent grec du prince veille Ă  contenir son ivrognerie. OpportunĂ©ment, le prince rencontre Asiadeh au cours d’un voyage et lui enjoint de le suivre. Asiadeh, dĂ©chirĂ©e entre la fidĂ©litĂ© Ă  son mari et son devoir de femme musulmane, est aidĂ©e dans son choix par la rĂ©apparition de l’ex-Ă©pouse d’Hassa.

 

Ce roman, Ă©crit en 1938, cerne les diffĂ©rences de mentalitĂ© entre Orient et Occident. Ali et Nino (N.B. avr. 1974 et juin 2002) illustrait dĂ©jĂ  la conception musulmane du statut de la femme. Le choc des cultures est bien dĂ©crit ; mais Asiadeh sera-t-elle heureuse avec Abdul Kerim, un ĂȘtre fragile qui a acceptĂ© difficilement la perte de ses privilĂšges ?

 

Kurban SaĂŻd (Cf. L’Orientaliste, sa biographie dans ce mĂȘme numĂ©ro, p.729), Juif caucasien converti Ă  l’islam et rĂ©fugiĂ© en Allemagne, sait exprimer les affres de l’exil et la nostalgie du pays natal. Roman d’amour toujours actuel.