Le pont : un effondrement

TREVISAN Vitaliano

Thomas, écrivain, a quitté Vicence (Italie) depuis une dizaine d’années et s’est installé en Allemagne à la suite du décès tragique de son filleul Filippo dont il se sent moralement responsable. Par un journal italien, il apprend que le père de Filippo, son cousin très cher, s’est tué au volant de sa Ferrari. Il entreprend de se rendre en moto sur sa tombe. À cette occasion il se remémore son passé. Rien ne trouve grâce à ses yeux. L’Italie s’est effondrée comme « un pont », les politiciens, les journalistes, sont incompétents. Sa famille, qui n’a pas accepté son métier, vit encore sous un matriarcat ravageur. Enfermé dans cette vision pessimiste, le narrateur plonge dans un univers sans issue où seule l’enfance est épargnée.

 En trois temps – prologue, répétition, épilogue – un bloc-texte à la première personne. L’écriture est haletante (Cf. Les quinze mille pas : un compte rendu, N.B. oct. 2006) et l’homme introverti finit par émouvoir.

M-A.B.-P. et C-M.M.