Le miroir des princes

HAMROUNE Zadig

Enfant, il a été nourri des histoires fabuleuses que sa mère tant aimée tirait de ses origines kabyles et lui racontait chaque matin avant l’école. À la mort de la vieille femme, ravagé de douleur, il se souvient de cet amour d’exception et fait lentement son deuil en composant des contes orientaux où se croisent les mythes des mondes arabe et berbère.   Dans Le pain de l’exil (HdN décembre 2015), Zadig Hamroune s’inspirait de l’histoire de ses parents algériens installés près de Caen. Dans ce roman-poème, il creuse la veine autobiographique avec le journal de l’affliction d’un fils inconsolable mêlé à deux récits cruels et chatoyants d’ambitions princières violentes qui ont pour décor Damas et Tanger au tournant du VIIIe siècle. Souvenirs d’enfance, puis d’adolescence, introspection et questionnement sur la nature de l’amour pour la mère, fragmentent les contes qui eux-mêmes se ramifient en histoires secondaires. Les nombreuses lignes de fuite entre fiction orientale, regard intérieur, et chronique familiale, rendent la lecture parfois ardue. Grande érudition (les références littéraires et artistiques foisonnent), belle écriture classique soutenue par un riche vocabulaire, mais un rythme lent, répétitif, qui marque bien les ressassements du narrateur et son désarroi affectif.  (T.R. et L.D.)