Le garçon qui dormait sous la neige

MANKELL Henning

Au premier jour de neige, Joël, 14 ans, prend trois résolutions : s’endurcir pour vivre jusqu’à cent ans, voir « en vrai » une femme nue pour la première fois et devenir une star du rock pour emmener son père, ancien marin, vivre au bord de la mer. Il s’efforce donc de dormir sous la neige, de séduire la nouvelle vendeuse de la boulangerie, et d’apprendre la guitare avec un voisin musicien. Mais depuis que sa femme est partie, le père de Joël succombe souvent à son penchant pour l’alcool : l’hiver, et les challenges, s’annoncent difficiles…

Deux ans après, le héros (Les ombres grandissent au crépuscule, NB Janvier 2013) n’a rien perdu de son aptitude à rêver, titillé désormais par des préoccupations plus adolescentes. Conscient que le monde adulte répond à des lois qu’il ne maîtrise pas, il exprime l’envie de vivre comme tout le monde, et assume la « puérilité » de son regard. Les premières pulsions sexuelles, un sentiment d’impuissance renforcé par son mal-être en milieu scolaire, exacerbent un découragement qui le mène jusqu’à la colère, salutaire pour sa relation avec son père. Des longueurs encore, au rythme d’un quotidien souvent morose ; pourtant le personnage de Joël, lumineux, suscite l’attachement.