Le Viking, ex-catcheur, est flic dans la police secrète de San Salvador. Crachant tripes et boyaux, il refuse de se faire soigner préférant exécuter les ordres : passages à tabac, tortures, viols… Il vient de participer à l’enlèvement d’un jeune couple, que Maria Elena, leur fidèle domestique, n’écoutant que son coeur et au péril de sa vie, tente de sauver. S’engage alors une course folle de quarante-huit heures dans une ville aux patrouilles incessantes, incendiée par les opposants, pendant lesquelles Maria Elena croisera le Viking et son petit-fils engagé par un groupe révolutionnaire.
Dès les premières pages, le dégoût monte à la gorge, provoqué par la bestialité et la vulgarité du catcheur et de ses acolytes. La gentillesse et l’énergie de Maria Elena incarnent un semblant d’humanité bien vite relégué dans les tréfonds de la noirceur humaine. Ici encore, Horacio Castellanos Moya (Là où vous ne serez pas, NB août-septembre 2008) cogne dur avec son écriture acérée, crue, ses dialogues coups de poing. Il décrit une société gangrenée par le mal et la violence où toute espérance d’une vie meilleure semble irréelle. Un livre choc.