La maison d’Augusta.

AXELSSON Majgull

D’Augusta à Angelica, c’est la saga de quatre générations de femmes d’une même famille très modeste qui se sont succédé dans la maison de la matriarche. Des femmes, car ici les hommes ne comptent pas, ou si peu. Bien sûr, ils sont responsables de grossesses non désirées, ils sont peu reluisants, ratés ou falots mais c’est la vie, la douleur, la combativité de ses héroïnes qui fascinent l’auteure. Et Dieu sait qu’elles en auront besoin dans un quotidien de haine, de mépris, de solitude. Augusta la bâtarde retrouvera avec sa petite-fille Alice des trésors d’affection, berçant l’enfant de contes fantastiques et la secourant quand elle tombera enceinte. Et Angelica, enfant illégitime elle aussi, reviendra dans la vieille maison pour tenter de s’y reconstruire. Dans ce roman très dense, les retours en arrière épaississent encore l’ambiance sombre de ces vies de malheur et, après La sorcière d’avril (NB. juin 2003), on doit reconnaître le talent de l’auteure à raconter la condition féminine, ses fractures et ses victoires.