Elle est assise devant la tombe de son biologiste de mari, pas vraiment triste, seulement déstabilisée dans ses habitudes. Elle regarde la tombe voisine et se dit qu’elle est monstrueuse, vulgaire et tape-à-l’oeil comme l’homme affublé d’une casquette à oreillettes qui bine, plante, arrose tout autour du monument et, en plus, traîne derrière lui une drôle d’odeur. Sans en avoir l’air, il l’observe et pense que toute sa personne est une insulte : son teint, ses vêtements sont délavés, elle est maigrichonne, on dirait une crevette. Elle, “Désirée” est bibliothécaire, son appartement est raffiné, elle adore la lecture, l’opéra et Lacan. Lui “Benny”, depuis la mort de sa maman, tient tout seul la ferme et ses vingt-quatre vaches laitières ; les femmes qu’il a le temps de voir sont l’inséminatrice et la vétérinaire. Le jour où, dans le cimetière, leurs regards se croisent, qu’éclatent leurs sourires, c’est le coup de foudre.
En chapitres alternés, dans un style rapide, plein d’humour et bien actuel, chacun défend sa manière d’envisager l’avenir et cherche comment combler le fossé qui les sépare. Cette gentille comédie de moeurs pose de vraies bonnes questions dans la Suède d’aujourd’hui.