La maison aux orangers

HAJAJ Claire

Jaffa 1948. Le jeune Palestinien Salim et les siens sont chassĂ©s de leur orangeraie par les IsraĂ©liens. Vingt ans plus tard, Ă  Londres oĂč il s’est exilĂ© et a fait de brillantes Ă©tudes, Salim tombe amoureux de Judith, jeune fille juive, et l’épouse. Le couple a des jumeaux et s’installe au KoweĂŻt. L’ostracisme professionnel dont Salim se sent l’objet, l’engagement de son frĂšre pour la cause palestinienne et, en toile de fond, le terrible conflit israĂ©lo-arabe Ă©branlent la cohĂ©sion familiale.  L’auteur, une Anglaise d’origine palestinienne, a mis beaucoup de son expĂ©rience personnelle et familiale dans ce premier roman. Elle rĂ©ussit parfaitement, Ă  travers tous ses personnages, superbes de vĂ©ritĂ© et d’humanitĂ©, Ă  montrer les ravages mais aussi les solidaritĂ©s engendrĂ©es par la guerre. Elle restitue avec justesse le trouble profond qui habite son hĂ©ros, arrachĂ© Ă  ses racines et contraint d’endosser les nationalitĂ©s israĂ©lienne et britannique. Elle oppose, avec la mĂȘme finesse, le mal-ĂȘtre de Salim et l’attitude positive de son Ă©pouse, dont la famille, Ă  la judĂ©itĂ© assumĂ©e, a su surmonter les horreurs des camps nazis et s’adapter Ă  sa nouvelle patrie. Un beau roman, profond et Ă©mouvant, plaidoyer vibrant pour la paix et la reconnaissance de l’identitĂ© de chacun. (L.K. et B.Bo.)