La fin des jours

DE ROMA Alessandro

Turin, de nos jours ou presque, juste avant l’apocalypse. Nombre d’habitants perdent la mĂ©moire, deviennent fous ou disparaissent. La production est dĂ©sorganisĂ©e, les magasins sont vides, les rues dangereuses. Les nantis sont ceux qui ont rĂ©ussi le TEST, Ă©preuve parfaitement arbitraire. Il leur est facile d’éliminer les vieillards inutiles, mais s’attaquer aux cerveaux pour mieux les contrĂŽler est plus dĂ©licat. Les effets sont rapidement dĂ©vastateurs et le pouvoir ne maĂźtrise plus le chaos et les foyers de rĂ©volte. Pourtant un professeur, Giovanni Ceresa, tente de lutter contre l’amnĂ©sie et de retrouver sa vie en tenant son journal. Mais est-il aussi libre qu’il le croit ? Dans son deuxiĂšme roman, l’auteur fait la caricature des dĂ©rives de notre sociĂ©tĂ© oĂč sont en germe tous les symptĂŽmes du mal turinois : la suprĂ©matie des diplĂŽmes, la manipulation par les mĂ©dias, la dĂ©sagrĂ©gation du lien social remplacĂ© par des ersatz (portable, tĂ©lĂ©vision), la focalisation sur un prĂ©sent sans passĂ© ni avenir et l’extrĂȘme violence. Dans un style elliptique trĂšs maĂźtrisĂ©, s’éclaire progressivement un tableau futuriste terrifiant. Mais le schĂ©ma narratif, trĂšs nettement inspirĂ© par 1984 de G. Orwell, n’évite pas les rĂ©pĂ©titions. Certaines rĂ©vĂ©lations arrivent un peu tĂŽt et affaiblissent le suspense.