La fille avec la robe à pois

BAINBRIDGE Beryl

Au printemps 1968, la campagne présidentielle bat son plein aux États-Unis et l’assassinat de Martin Luther King provoque des émeutes dans tout le pays. Rose débarque à Baltimore avec un unique objectif : retrouver le docteur Wheeler, le seul qui ait su autrefois apaiser ses blessures de petite fille. Elle arrive d’Angleterre avec quelques dollars et une robe à pois dans son maigre bagage. Harold, lointaine connaissance, l’attend à l’aéroport, décidé lui aussi à retrouver cet homme. Un long périple à bord d’un camping-car les conduit jusqu’à Los Angeles, l’individu qu’ils cherchent ne cessant de leur échapper… Décédée en 2010, Beryl Bainbridge n’a pas achevé ce roman. À chacun de clore, selon son imagination, l’histoire de ces deux êtres meurtris, hantés par un passé douloureux et dont les caractères s’accordent assez mal. En contrepoint de leurs difficultés à appréhender le monde réel, s’esquisse une Amérique de la fin des années soixante, extrêmement vivante et bigarrée. La hardiesse et la fraîcheur de l’écriture, à la différence du style XVIIIe siècle de Selon Queeney (NB mars 2003), apportent une preuve supplémentaire, s’il en était besoin, du talent littéraire de l’auteur.