Journée d’un opritchnik

SOROKINE Vladimir

La Russie des années 2028, qui est parvenue à la pointe de la technologie, est dirigée comme au Moyen Âge par un souverain omnipotent dont l’outil principal est la terrifiante Opritchnina, souvenir de la police secrète d’Ivan le Terrible. Pour se protéger d’un Occident à ses yeux dégénéré, la Sainte Russie n’a pas hésité à ériger une grande Muraille… Komiaga, opritchnik zélé, traque quotidiennement ceux qui transgressent l’Autorité : les châtiments corporels auxquels il participe (pendaison des hommes, viol des femmes) sont habituels. Cette « élite » pervertie dont il fait partie se livre sous la houlette de son patron à des orgies en tout genre (drogue, partouze, beuveries…), sans oublier de se signer scrupuleusement devant les icônes…

 

Roman d’anticipation provocateur et loufoque, rodomontade métaphorique littéraire ou pamphlet sur les dérives des pouvoirs ? Sans nul doute, une satire complaisamment abstruse et glaçante dans laquelle le lecteur retrouve les effluves nauséabonds, brutaux et obscènes du précédent livre (Le lard bleu, NB avril 2007). Le lecteur est horrifié, redoutant que ce récit apocalyptique ne soit prophétique.