Fergus.

MILLER Adrienne

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Entre Akron (Ohio) et Londres, entre 1970 et nos jours, les personnages de cet ambitieux et très épais premier roman se lient, se séparent, se retrouvent, ne se perdent jamais. Un couple d’artistes, Lowell célèbre autoportraitiste, Jenny dessinatrice fascinée par Goya, subit l’écrasante et paranoïaque présence de Fergus : esthète richissime, amant de Lowell, il aimera Jenny à travers lui, tentera de s’approprier leur fille, Merit, torturée par son excentrique environnement familial. Certains des personnages dévoilent eux-mêmes progressivement leur vie quotidienne, leur passé aux rapports ambigus. En un kaléidoscope délirant, ils éclairent les facettes contradictoires de leurs sentiments, la réalité de leurs mélodrames imbriqués. Nécessaire catharsis, lors d’une extravagante et ultime fête costumée chez le richissime Fergus, les masques tombent, les secrets d’une création artistique interrompue sont dévoilés.

 

Rupture de ton (journal, narration, flash-back), surabondance de détails, relance de l’intérêt en fin de chapitre, le procédé rend la lecture souvent confuse. On reste les spectateurs curieux, sensibles parfois, distants le plus souvent, de ce monde des apparences aux protagonistes manipulés, sans cesse théâtralisés, aux limites du crédible.