Excusez les fautes du copiste.

POLET Grégoire

Le narrateur est, de son propre aveu, un ratĂ©. MĂ©diocre professeur de dessin, veuf, il Ă©lĂšve avec amour sa fille mais l’argent manque souvent. EntraĂźnĂ© par faiblesse dans un trafic douteux d’oeuvres d’art falsifiĂ©es ou carrĂ©ment copiĂ©es, il s’avĂšre un faussaire de gĂ©nie. De plus en plus seul, sa fille s’éloignant, ses amis l’exploitant, son talent enfin reconnu lui monte Ă  la tĂȘte et le mĂšne Ă  son chef d’oeuvre : copier une toile de maĂźtre, supprimer l’original et laisser Ă  l’admiration de tous son propre travail !  Ce bref roman est une rĂ©flexion amĂšre sur la crĂ©ation artistique, sur les limites d’une critique qui se veut omnisciente et sur l’amoralitĂ© de certains milieux de l’art ; il est aussi une Ă©tude cruelle sur la solitude et l’échec d’une vie. Entre rĂ©signation et froideur, le narrateur use d’une Ă©criture souvent minimaliste et triste qui rend assez bien le profond pessimisme qui caractĂ©risait dĂ©jĂ  un premier roman Madrid ne dort pas (NB fĂ©vrier 2005).