Léger fracas du monde.

CHOPLIN Antoine

Évariste n’a pas quitté Châteauroux depuis longtemps. Porté par les vers de Lamartine, il décide de s’offrir quelques jours près du lac du Bourget pour y peindre un dernier tableau. Son voyage en train le ravit, il installe avec soin ses couleurs et son chevalet dans la chambre d’hôtel, s’accorde très vite le bonheur d’une promenade sur les bords du lac. Saisi par la beauté du lieu, il songe à l’aide-soignante qui l’a initié à la peinture, le libérant ainsi d’un passé douloureux. Ses pas le mènent incidemment sur le ponton, tout près d’une femme qu’il va retenir par l’épaule…

 Le peintre appréhende les choses avec pudeur et étonnement. Il pose un regard aimant sur les êtres qu’il rencontre et les transforme à leur insu tout en se délivrant lui-même. Derrière les peurs et les doutes palpite une multitude de petits riens qu’Antoine Choplin enlumine de son écriture fine et subtile. Il prolonge son dialogue commencé dans Radeau (NB février 2004) avec le réenchantement du monde.