De l’art de conduire sa machine.

CARROLL Steven

Dans une banlieue en devenir du cĂŽtĂ© de Melbourne et dans les annĂ©es cinquante, un homme a invitĂ© tous ses voisins aux fiançailles de sa fille. Le temps de faire le trajet – au ralenti – d’un bout Ă  l’autre de cette rue informe, l’auteur Ă©voque la vie de chacun de ses modestes habitants et en dĂ©voile la fĂȘlure. Comme un train lancĂ© sur ses rails, le rĂ©cit tourne d’un personnage Ă  l’autre, chacun figĂ© dans ses rĂȘves ou dans sa passion de conducteur de locomotive. La tension monte, la machine s’emballe.  Écrivain australien traduit en français pour la premiĂšre fois, Steven Carroll restitue Ă  la perfection l’ambiance d’un lieu et d’une Ă©poque, habitĂ©s par les espoirs et les dĂ©ceptions de gens simples face Ă  un monde neuf en voie d’industrialisation. Le ton lancinant, le rythme lent et rĂ©pĂ©titif mettent Ă  nu les rouages de la souffrance et de la solitude. L’art de conduire son rĂ©cit au plus juste, au plus vrai, illumine en profondeur ce roman de la vie ordinaire.