Critique de la raison criminelle

GREGORIO Michael

Choisi mystĂ©rieusement par Emmanuel Kant, Hanno Stiffenis, jeune magistrat, est chargĂ© d’élucider quatre meurtres Ă  Königsberg, en 1804. Son enquĂȘte l’entraĂźne dans les bas-fonds de la ville, le met au contact d’une population traumatisĂ©e par le voisinage des troupes napolĂ©oniennes. GuidĂ© par Kant dans l’observation des corps des victimes et par le dĂ©vouĂ© sergent Koch, il finira par dĂ©masquer l’assassin, tout en Ă©laborant une vĂ©ritĂ© officielle prĂ©servant l’image de Kant Ă  la fin de sa vie. Car, au rĂ©cit anecdotique, se superpose le comportement tourmentĂ© d’Hanno, toujours bouleversĂ© par la mort de son frĂšre, que son pĂšre lui reproche, et horrifiĂ© par l’exĂ©cution de Louis XVI Ă  laquelle il a assistĂ©.

 

Cette oeuvre d’un couple italien vivant en Ombrie se rĂ©vĂšle Ă  triple entrĂ©e : la recherche criminelle, dĂ©veloppant un incontestable suspense ; l’ambiguĂŻtĂ© du comportement de Kant et l’analyse de la « raison criminelle » ; le remords d’Hanno concernant l’accident de son frĂšre et la rupture avec son pĂšre, le tout heureusement Ă©clairci, in fine. En rĂ©sulte un roman original plutĂŽt abracadabrant qui se lit Ă  bride abattue.