Contrefort.

WERNER DAVID Laurence

Sans nous accrocher au fer livide de l’ironie, présentons les personnages : un frère et une soeur vivant sur une île norvégienne, une cinéaste amie d’enfance les visitant, l’amante du frère dissimulée dans une caverne proche (plus quelques comparses et l’ombre lourde du passé). Un journal écrit par Salmacis est au centre des relations; il raconte les amours agitées de son auteure avec l’Inconnu et pourrait servir de scénario à la visiteuse.  Éberlué par l’afféterie du style, ralenti par les métaphores insolites, le lecteur peine à déchiffrer une intrigue savamment embrouillée. Il comprend qu’une photographe (Salmacis ?), maîtresse du père (l’Inconnu ?), aurait joué un rôle pervers et meurtrier. Pour faire bref, la visiteuse repart déçue dans sa quête amicale et amoureuse. Le film est fait ailleurs. La sentimentalité échevelée (dans les rafales maritimes !) des protagonistes, le romanesque outrancier des situations irritent, malgré un lointain écho des Hauts de Hurlevent et quelques fugitifs éclats poétiques.