La Plus Belle

BANTMAN BĂ©atrice

« Avant quand je ne l’aimais pas… » ainsi commence l’histoire de Louise. C’est de sa mĂšre dont elle parle, Madame Kramer revenue d’Auschwitz, parce qu’elle Ă©tait La Plus Belle ! Son pĂšre brutal, aux souvenirs obsessionnels, veut l’excellence pour sa fille car seuls les meilleurs ont pu s’en sortir. Louise, ses parents juifs l’ont eue Ă  leur retour des camps. EnfermĂ©e dans des souvenirs tus, elle s’évade par le rĂȘve d’un appartement sinistre, imprĂ©gnĂ© de l’atmosphĂšre de l’aprĂšs-guerre oĂč le rire est absent. Adolescente des sixties elle couche comme d’autres vont au cinĂ©ma, jusqu’à l’irruption de Pascal, son grand amour ; mais il la quitte pour une autre. Elle connaĂźt alors la dĂ©pression, jusqu’à la dĂ©couverte d’une vidĂ©ocassette qui la conduit Ă  une rĂ©conciliation tardive.  BĂ©atrice Bantman, mĂ©decin et journaliste, Ă©crit un rĂ©cit rare, bouleversant, avec une distance qui fait mal, sur la difficultĂ© d’ĂȘtre un enfant de rescapĂ©s de la Shoah. Un ton pudique et un style enlevĂ© s’accordent pour narrer le cheminement douloureux d’une vie profondĂ©ment marquĂ©e par un fardeau trop lourd. Un premier roman prenant.