Cette nuit, je l’ai vue

JANČAR Drago

1937, la belle et indépendante Veronika se fait donner des leçons d’équitation par Stevo, officier de l’armée royale yougoslave, s’éprend de lui, quitte son mari Léo et une situation aisée. Elle rejoint cependant ce dernier alors que la seconde guerre mondiale s’annonce et qu’il acquiert un château en montagne. Pendant l’Occupation, il y accueille ensuite sa belle-mère, des hôtes allemands cultivés et aide financièrement des rebelles partisans. Or, un soir de 1944, le couple disparaît… Cinq proches livrent leur version de la personnalité de la mystérieuse héroïne et des événements : l’amant quitté, la vieille mère veuve, la servante admirable, le médecin amical, l’homme à tout faire fasciné et… inconscient ou jaloux. Ces éclairages permettent de reconstituer le puzzle et de comprendre pourquoi ils sont hantés par une femme intrépide et par les terribles conséquences sur la Slovénie de la guerre et des rivalités internes. Tous sont touchés par le cataclysme même ceux qui sont à la marge. L’auteur trace dans un style dense un tableau fort sombre de cette période et de la nature humaine, suggérant au début des relations pacifiques entre les personnes pour finir dans l’horreur et la trahison. Un ouvrage prenant de l’écrivain le plus traduit de Slovénie.