La danseuse de Varsovie

LUSTIG Arnošt

1943. Une vingtaine d’hommes d’affaires juifs américains sont capturés par les nazis en Italie. Emmenés jusqu’à un camp qui ressemble étrangement à Auschwitz, ils monnaient leur libération grâce à leur immense fortune. Le marché est un échange avec d’importants prisonniers allemands. Ils prennent sous leur aile la jeune et belle Katarzyna Horowitz qui « ne veut pas mourir » ! Le groupe est ballotté sans cesse, finançant chaque fois un peu plus sa délivrance… jusqu’à la « solution finale ». Arnošt Lustig (Elle avait les yeux verts, NB février 2011), auteur tchèque, plusieurs fois déporté dans différents camps, connaît malheureusement bien son sujet. C’est l’un des grands écrivains contemporains de la Shoah. Son livre est écrit comme une parabole du destin inévitable et épouvantable du peuple juif lors de la dernière guerre mondiale : quoi qu’ils fassent, les Juifs sont condamnés à être gazés. Son écriture sévère, son ironie glaciale font naître une angoisse progressive. On sent de manière sourde le filet se resserrer autour du petit groupe et la terreur qui s’installe. Seul le geste digne de Katarzyna Horowitz illumine les dernières pages.