Les mouettes

La seconde guerre mondiale ravage l’Europe et gronde aux frontières de la Hongrie. Dans le silence de son cabinet, un homme écrit une lettre confidentielle, destinée aux plus hauts responsables de l’État, qui va inexorablement déclencher le chaos. Lorsqu’il s’apprête à quitter le ministère, le conseiller d’État se laisse surprendre par la visite d’une jeune Finlandaise venue solliciter un permis de séjour. L’étrangère a le maintien, les traits, la beauté d’une femme qu’il a autrefois éperdument aimée. Troublé par la ressemblance, il prolonge l’entretien. En l’espace d’une nuit, un homme et une femme se parlent, s’affrontent, se séduisent. Elle, tour à tour mystérieuse, enjouée ou impassible, lui, brusquement renvoyé à son passé, perdu dans ses questionnements philosophiques. Sándor Márai décrit avec acuité et pessimisme les attentes déçues, la solitude profonde, l’illusion amoureuse et brosse le sombre tableau d’une Europe en perdition, avec un art parfaitement maîtrisé. Contraint de s’exiler en 1948, l’écrivain hongrois se suicidera aux États-Unis en 1989. Son oeuvre fait l’objet depuis une vingtaine d’années de publications régulières en France (Les Étrangers, NB novembre 2012) dont la qualité est largement reconnue.