Ce qu’on peut lire dans l’air

MENGESTU Dinaw

Jonas, enseignant intĂ©rimaire Ă  New York, et son Ă©pouse Angela, avocate, sont tous deux enfants d’immigrĂ©s africains. Leur couple se dĂ©lite, mais ils se refusent Ă  le reconnaĂźtre. Partant des rares confidences de sa mĂšre, Jonas cherche Ă  reconstituer les premiĂšres annĂ©es passĂ©es en Illinois par ses parents qui, vers 1980, avaient fui la rĂ©volution Ă©thiopienne. Mais, affabulateur sincĂšre, il sublime les faits et en dĂ©gage un archĂ©type de l’immersion douloureuse dans un pays “d’accueil” de gens venus d’une autre culture.

 

Le premier roman de Dinaw Mengestu (Les belles choses que porte le ciel, Prix du meilleur roman Ă©tranger 2007, NB octobre 2007), qui traitait dĂ©jĂ  du dĂ©racinement, avait Ă©tĂ© trĂšs apprĂ©ciĂ© pour son rythme, un suspense soutenu et une chute inattendue, qualitĂ©s qu’on ne retrouve pas dans cette deuxiĂšme oeuvre. Celle-ci, cependant, retient l’attention par la psychologie des personnages et parce qu’elle brasse des thĂšmes divers : l’immigration, bien sĂ»r, que Dinaw Mengestu, nĂ© Ă  Addis-abeba, connaĂźt bien, mais aussi la rĂ©alitĂ© et le rĂȘve, la vie conjugale, la filiation, la peur.