Ce que les hommes ne savent pas : le sexe vu par les femmes

Douze nouvelles « porno-Ă©rotiques » Ă©crites par des femmes, voilĂ  qui est inhabituel. L’auteure de Cosmofobia (NB mai 2007) les a sĂ©lectionnĂ©es, voire sollicitĂ©es, prĂ©facĂ©es, et en a signĂ© deux d’entre elles. Des textes castillans ou sud-amĂ©ricains, de quatre Ă  vingt pages. Porno-Ă©rotiques parce que dans sa prĂ©face fort intĂ©ressante, brillante mĂȘme – trente pages, un petit essai –, la militante fĂ©ministe qu’est Lucia Etxebarria rĂ©cuse d’entrĂ©e le distinguo entre Ă©rotisme et pornographie, trop androcentrique, trop subjectif, trop variable avec l’époque. « Que des femmes Ă©crivent des rĂ©cits Ă©rotiques a une portĂ©e politique » explique-t-elle. Dans ces textes, la « femelle » est un ĂȘtre fort, sĂ»r de soi, capable d’alterner Ă  sa guise rĂŽle actif et passif. Et contrairement aux textes masculins, y exprime sa sexualitĂ© de maniĂšre moins directe, plus mĂ©taphorique, fantasmatique, en corps qui s’offre mais ne conquiert pas. Certes ces nouvelles ne feront pas date, l’une ou l’autre peut choquer, lasser
 ou sembler ne pas entrer dans le genre. Mais qu’on soit homme ou femme, on reste stupĂ©fiĂ© du bagout et du naturel hors du commun de la jeune employĂ©e en sex-shop argumentant ses sex-toys sophistiquĂ©s
 ignorĂ©s du profane.