Grandes Espérances.

ACKER Kathy

Ou faut-il parler de « Grandes Désespérances » ? À travers de petits récits épars, des souvenirs personnels, des histoires imaginées, des réflexions, des dialogues hallucinants, l’auteur dévoile sous toutes ses facettes le personnage de sa mère, une actrice belle et perverse. Comme elle, les femmes seraient-elles donc toutes vouées à être méprisées par la grossièreté des hommes ? Les scènes de viol et de pornographie reviennent de façon obsédante, crue. Les mots sont secs, désespérés, crient la souffrance. La ponctuation absente révèle la violence des sentiments, les récits sont hachés, pénibles, comme s’ils étaient suffoqués.  Cependant au fil des pages, l’écriture devient lucide, précise, belle. Soudain, on se réveille du cauchemar et on savoure un morceau de littérature, le talent de l’auteur éclate, même si rôde toujours, de façon latente sous les mots, le sexe et le mépris. Quel livre étrange ! Le meilleur y côtoie le pire, dans un récit emmêlé et parfois insaisissable.