Autres cauchemars

Seize nouvelles où de petits animaux déplaisants martyrisent le narrateur. Prédateurs insidieux ou victimes, vers, mouches, moustiques, cafards, papillons et crustacés attaquent l’homme et ce combat devient l’allégorie de la cruauté des sociétés humaines et de la vanité du monde moderne. Avec en arrière-plan l’évocation des drames de la Turquie contemporaine : coups d’État, répression policière, massacres, fanatisme religieux.

Avec un pessimisme sans faille, Yiğit Bener, de culture franco-turque, utilise tout l’éventail de l’ironie, depuis un ton désenchanté, moqueur et persifleur jusqu’à celui de la caricature grinçante et caustique. L’atmosphère étouffante est bien rendue et le suspense parfois habilement distillé. Si aucune lueur d’amour ou d’espérance ne tempère l’aigreur du propos, les récits sont imagés et vivants, parfois déroutants.