Zakuro

SHIMAZAKI Aki

Pour Tsuyoshi Toda, cadre largement quarantenaire, la vie coule à Tokyo, régulière, bourgeoise, familiale. La tendresse est tangible entre les siens : femme sereine, mère doucement démente, neveu docile. Les chrysanthèmes et les grenades du jardin tachent de couleurs vives les pastels estompés du cadre familial. La mère croit au retour du père déporté en Sibérie lorsqu’il travaillait en Mandchourie à la fin de la guerre et déclaré mort. Tsuyoshi apprend un jour que son père vit à Yokohama. Il le retrouvera, lourd d’un secret qui a désorienté sa vie.

 Les phrases courtes, nues, presque sommaires, d’Aki Shimazaki (Mitsuba, NB janvier 2007) composent un récit vaguement convenu, plutôt prenant. Le quotidien y est élémentaire, les paysages graphiques, les sentiments retenus. L’auteure, Japonaise de Montréal, écrit en français de façon presque scolaire. Cette sobriété aux confins de l’indigence stylistique n’est pourtant pas dénuée de charme.