Va et poste une sentinelle

HARPER LEE

Maycomb. Alabama, 1950. Jean Louise Finch, vingt-six ans, vit Ă  New York et vient passer des vacances dans sa ville natale chez son pĂšre Atticus. Elle se replonge avec bonheur dans le monde de son enfance, retrouvant sa famille, sa nourrice noire qui l’a Ă©levĂ©e, et son premier amour, Henry. EntiĂšre et idĂ©aliste, elle voit son monde s’écrouler quand elle dĂ©couvre fortuitement que son pĂšre, qu’elle vĂ©nĂšre, ainsi que son presque fiancĂ© font partie d’une association raciste.  

Ce deuxiĂšme roman d’Harper Lee aurait Ă©tĂ© Ă©crit avant Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, mais n’avait pas Ă©tĂ© Ă©ditĂ©. La dĂ©couverte et la publication du manuscrit en 2014 ont suscitĂ© doutes et troubles outre-Atlantique. Ce portrait sans concession du sud des États-Unis dĂ©nonce conformisme, sexisme et surtout discriminations raciales d’une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. L’atmosphĂšre de cette petite ville Ă©crasĂ©e de chaleur, l’amour et l’admiration que se portent le pĂšre et la fille sont rendus avec justesse dans un style vivant. Mais les souvenirs laborieusement Ă©voquĂ©s et de longs passages moralisateurs font regretter la fraĂźcheur et l’originalitĂ© du prĂ©cĂ©dent ouvrage. Dommage. (M.-F.C. et M.S.-A.)