Une heure pour l’éternité

FIGNOLÉ Jean-Claude

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Le général Victor-Emmanuel Leclerc, après avoir épousé Pauline soeur de Bonaparte, est envoyé à Saint-Domingue avec mission d’y restaurer l’autorité de la métropole. Les colonies représentent une source de richesse indispensable pour la France, exsangue après la Révolution. L’armée « d’occupation » va exercer une répression féroce face à la révolte qui gronde. Bafouant la nouvelle Déclaration des Droits de l’Homme et des idéaux, on rétablit l’esclavage. Pauline, déracinée, ne semble vivre que pour le plaisir et les frivolités ; son fils la gène et son mari l’ennuie. Terrassé par la fièvre jaune, Leclerc cherche la paix intérieure à quelques heures de sa mort. Dans son délire il affronte son adversaire, Toussaint Louverture, général noir. Lequel est de bonne foi ? Leclerc, chef pusillanime, ou Louverture qui, sous couvert de liberté pour les Noirs, exerce le pouvoir de façon absolue ?

 

À l’instar de son roman Aube tranquille (N.B. août-sept. 1990), l’auteur entremêle au monologue du mourant différentes voix : celles de sa femme, de sa domestique corse et de nombreux personnages des deux bords. Il brosse, dans un style lyrique, une épopée, parfois touffue, où se déchaînent haines et passions.