Une douce lueur de malveillance

Dernier d’une longue liste, un étudiant est découvert noyé dans des circonstances troublantes. Les enquêteurs ne trouvent pas de lien entre ces morts qui pourraient cependant avoir une signification rituelle. D’autre part, Rusty, frère adopté de Dusty, sort de prison, soudainement blanchi du quadruple meurtre de leurs parents, d’un oncle et d’une tante. Dusty oppose une attitude étrange à ce verdict. Son fils, lui-même camé, entouré de jeunes drogués, cherche à éclaircir les deux mystères.    Dans ce thriller psychologique, la mort s’impose en fond de tableau : la craindre, la pressentir, la côtoyer dans toute sa violence et son horreur, l’expier ou la venger hantent des esprits troublés. Des victimes d’hallucinations, de troubles de l’identité se réfugient dans des croyances sataniques, se livrent à des comportements sadiques, voire pervers, ou se mettent inconsciemment sous influence. Dan Chaon (Surtout rester éveillé, NB décembre 2014) crée un univers angoissant dans un monde dont la part onirique est amplifiée par la drogue. Il mène la narration alternée des deux énigmes dans une construction sans faute. Le rythme, assez lent au début, va crescendo et l’écriture claire et réaliste se joue avec maîtrise et finesse des nombreux mensonges et soupçons machiavéliques.  (V.M. et A.-M.D.)