Un seul parmi les vivants

1932, Caroline du Sud. Le vieux shérif Chambers est réveillé brutalement : deux jeunes gens ont été tués devant le Hillside Inn, qui appartient à Tull, « baron » du trafic de bourbon. Mary Jane – sa mère l’habillait en fille dans sa prime enfance – est le suspect numéro un, mais Chambers, qui le connaît bien, en doute. Certes, Mary Jane appartient à une famille respectable, mais l’est-il lui-même ? On n’a jamais bu, dans ce village, autant de bourbon artisanal que depuis l’instauration de la prohibition. Les autorités ferment les yeux pour maintenir la paix sociale.    Jon Sealy, auteur de nouvelles, situe son premier roman après la Grande Dépression. La vie tranquille est rythmée par l’activité quotidienne des deux usines où travaille la majorité de la population : on bosse, on boit, on ne voit rien, on ne veut rien voir… Tout ce monde de familles honnêtes – encore que – de gamins trop vite adultes – encore que – de bootleggers insensibles – encore que – est très bien évoqué. La vision sociale rivalise avec l’enquête qui en devient anecdotique même si le dénouement tient ses promesses. Une écriture fluide, mais trop de retours dans le passé et d’explications redondantes. (C.M. et M.-C.A.)